Benoit Pletinckx est relayé par Vinciane Demézel dans la fonction de principal au collège Saint-Augustin d’Enghien.
En arrivant à Enghien, les clochers se dessinent au loin. Parmi ceux-ci, les formes imposantes du collège Saint-Augustin surmonté d’un clocheton ne passent pas inaperçues. « Ce bâtiment symbolise entre autres l’aspect investissement », explique Benoit Pletinckx, principal du collège durant quinze ans.
Ému, mais confiant pour l’avenir, il nous confie son sentiment au moment de prendre sa retraite.
Suivant les préceptes de saint Augustin, patron du collège, il confirme que « ce que tu veux enflammer chez les autres, ça doit brûler en toi ». « Être enseignant, cela demande du don de soi et c’est particulier. Aujourd’hui, il faut avoir la vocation, mais cela est beaucoup moins confortable qu’il y a quelques décennies. Fondamentalement, rien n’a changé car les profs ont en eux une vocation de donner pour l’éducation et la formation des jeunes, à travers leur discipline, les former et les aider à grandir, à s’épanouir. Mais face à une évolution de société, l’école ne peut pas rester en écart par rapport à cela non plus. »
Homme de projets, Benoit Pletinckx a été l’artisan pour construire de nouveaux ateliers flambant neufs. «Dans ce que je fais, tout me tient à cœur. Si je dois en retenir, il y a le bâtiment certes, bien que ce ne soit pas le premier. On fait cela, car on veut que ce qui se passe ici, se fasse dans les meilleures conditions matérielles possibles, surtout lorsqu’il s’agit de l’éducation des jeunes. »
Les projets étaient nombreux. « Mais les meilleurs sont ceux portés par les jeunes ».
Ouvert d’esprit et entrepreneur, il ajoute : « j’ai eu beaucoup de chance dans ma carrière car j’ai fait beaucoup de choses très variées, intéressantes. Au collège, il faut savoir s’intéresser un peu à tout. Il y a d’abord le pédagogique et le travail avec toute l’équipe de direction, avec les économes, mais il y a le management humain, de l’esprit de l’école pour soutenir le dynamisme de tous. De toute façon, on ne fait rien tout seul ».
Au cours de sa carrière, Benoit Pletinckx a été particulièrement marqué par deux événements majeurs. «Lorsque les professeurs ont été obligés de mettre en œuvre les compétences. Et maintenant cette vision donnée avec le pacte d’excellence. Cela est difficile à mettre en œuvre même s’il y a accord de principe. »
Il a été passionné par son job, entouré de son équipe. « Que ce soit avec le staff de direction ou le staff élargi, je suis heureux d’avoir pu travailler avec des personnes de valeur, compétentes et donnant d’elles-mêmes, au-delà de leur petit boulot. »
Favorisant l’équité et la mixité, Benoit Pletinckx est enthousiaste à l’idée de confier son école à « un panel de belles personnes. Il y a une équipe pédagogique qui est globalement de valeur aussi bien pédagogiquement qu’humainement ».
Ces derniers mois, de nombreux changements sont opérés au sein de ce grand établissement. Il compte sur Valérie Dannau, directrice et Pascal Nisolle, sous-directeur au premier degré. Pour les 2e et 3e degrés, le directeur Jean-Claude Pierre travaille avec Benoit Denblyden, qui remplace Natalie Vercruysse, à la sous-direction.
Dès le mois de janvier, Vinciane Demézel, licenciée en mathématiques, reprendra le flambeau, pour coordonner cette grande maison rassemblant 1 690 élèves et 192 membres du personnel. C’est la première fois dans l’histoire du collège Saint-Augustin qu’une dame endosse le rôle de « principale ». Benoit Pletinckx se dit « heureux et confiant ». En étroite collaboration, Benoit Pletinckx et Vinciane Demézel ont préparé la transition pour assurer au mieux l’avenir du collège.
« Sévère, juste et bienveillant… »
Une retraite bien méritée pour le principal Benoît Pletinckx qui a marqué plusieurs générations par son management humain et son dynamisme.
« De nature à s’engager et à être dans des équipes », comme l’explique Benoit Pletinckx, « rendre service naturellement » a été son moteur lorsqu’il a déposé sa candidature pour être principal, il y a quinze ans.
Ce job intense et varié a été un véritable plaisir. Travailler en équipe et en étroite collaboration avec un pouvoir organisateur investi a contribué à la réussite de son management. « En 2003-2004, suite à de nombreux départs et au changement de loi des ASBL, j’ai également été amené à reconstituer une équipe PO avec des compétences multiples et lui faire jouer un rôle réel. Nous avons fait du chemin ensemble, avec une belle complicité et même une amitié. » Le rôle du principal est le pilotage de l’école avant tout. « Au-delà des aspects techniques (entretien des bâtiments, finances, etc.), le core business, c’est la formation, l’éducation, et faire grandir des jeunes. Il est important de toujours se raccrocher à cela et soutenir les professeurs. Il est nécessaire d’entretenir ce souci constant de notre raison d’être. »
Sensible aussi aux grands enjeux et aux freins tel que le Pacte d’excellence, Benoit Pletinckx s’est aussi engagé dans d’autres fonctions, entre autres comme représentant du CES au bureau de l’association des directeurs du Hainaut. Au collège, tel le chef d’un célèbre petit village gaulois, Benoît Pletinckx a toujours veillé à ce que chacun trouve sa place. Désormais, il profitera de son temps libre bien mérité pour le passer en famille et s’adonner à ses nombreuses passions.
PARCOURS
Né à Enghien en 1958, Benoit Pletinckx grandit dans une famille nombreuse et sa jeunesse est marquée par le Patro. Après le cycle fondamental dans la cité d’Arenberg, il arrive en 5e primaire au Collège Saint-Augustin, où il effectue ses secondaires en section Latin-Grec. Après une « math-spéciale », il effectue une Licence en mathématiques (Namur et Louvain). Sa carrière d'enseignant débute à Saint-Julien (Ath). Après son service militaire, il passe brièvement à Notre-Dame de Bon Secours (Binche) avant de rejoindre Enghien (mathématiques et physique). En 1997, il est directeur. Et principal en 2003.
Source: L'Avenir - Le Courrier de l'Escaut, 09/01/2019, p. 22.